La mer! partout la mer! des flots, des flots encor

Wednesday, May 24, 2006

Du coté de l'aurore,

La légende des siècles,

Aimé, détesté, les deux peut-être. Une fois ouvert, le mal est fait. On sait dès les premiers vers, que ce livre sera inoubliable. La force des mots est inouï, les images des bourrasques de vent. Ce vent glacial qui terrassent et ramène le Lecteur à sa condition. Alors, les premières pages passées, on referme vite ce livre et on le range bien au fond de sa bibliothèque. Mais on sait pertinemment que l'on va aller le rechercher, un soir. Comme on retourne chez son grand-père pour écouter les mots qui rassurent, tout en espérant le contraire.

Du côté de l'aurore,
L'esprit de l'Orestie, avec un fauve bruit,
Passait ; en même temps, du côté de la nuit,
Noir génie effaré fuyant dans une éclipse,
Formidable, venait l'immense Apocalypse ;
Et leur double tonnerre à travers la vapeur,
À ma droite, à ma gauche, approchait, et j'eus peur
Comme si j'étais pris entre deux chars de l'ombre.
Ils passèrent. Ce fut un ébranlement sombre.
Et le premier esprit cria : Fatalité !
Le second cria : Dieu ! L'obscure éternité
Répéta ces deux cris dans ses échos funèbres.
Ce passage effrayant remua les ténèbres ;
Au bruit qu'ils firent, tout chancela ; la paroi
Pleine d'ombres, frémit ; tout s'y mêla ; le roi
Mit la main à son casque et l'idole à sa mitre ;
Toute la vision trembla comme une vitre,
Et se rompit, tombant dans la nuit en morceaux ;
Et quand les deux esprits, comme deux grands oiseaux,
Eurent fui, dans la brume étrange de l'idée,
La pâle vision reparut lézardée,
Comme un temple en ruine aux gigantesques fûts,
Laissant voir de l'abîme entre ses pans confus.

La Légende des Siècles,
La vision d'où est sorti ce livre
J'ai toujours aimé Victor Hugo. Mais il m'impressionne par son coté monumentale voire boursoufflé. Mais les gens raisonnables m'ennuient, m'exaspèrent.

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